dans la Mode Ethique
Après l’industrie pétrolière, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Nous sommes dans une ère du fast fashion : les géants de la mode renouvellent de plus en plus leurs collections, entrainant une surconsommation, et surtout une surproduction. Le gâchis est considérable, causant alors des dommages irréversibles pour l’environnement.
Cependant, nous ne devrions pas culpabiliser d’aimer la mode ! Il existe aujourd’hui des alternatives géniales pour inverser la tendance et consommer mieux. Malgré tout, ces solutions responsables semblent floues, ou inabordables et nous sommes souvent perdus.
Alors connaissez-vous la mode éthique ?
La mode éthique est une mode plus intelligente, responsable, locale, respectueuse de l’environnement ou encore solidaire.
De nombreux projets émergent dans ce domaine et il est urgent de les faire connaître !
Je vais aujourd’hui vous parler d’une très belle initiative : Sélène Provence, une boutique en ligne de vêtements, accessoires féminins et éthiques.

J’ai rencontré Sarah, la co-fondatrice de cette marketplace. Sarah est une femme bienveillante, généreuse et bosseuse. Le projet Sélène Provence est à son image, authentique et sincère, avec une véritable volonté de créer une communauté de femmes engagées autour de la mode éthique, de la confiance en soi et du bien-être.
Le métier de Sarah: construire l’image de marque de Sélène Provence et rendre visible la plateforme à travers des actions marketing et évènementielles.
Il me tenait à cœur de mettre en avant le beau projet engagé de Sarah et son associée Cécile. Des métiers comme celui-ci font partis des métiers de demain, j’espère qu’ils vous inspireront à en savoir plus 🙂
Sarah, peux-tu nous présenter cette initiative Sélène Provence et pourquoi vous l’avez créée ?
Sélène Provence est un site de e-commerce présentant une sélection engagée de vêtements, accessoires et lingerie féminins. C’est aussi et surtout, un réseau de femmes déterminées !
Notre but est de faire naitre des vocations et donner aux femmes l’envie d’entreprendre !
Nous sélectionnons donc avec soin toutes nos créatrices qui vendent leurs produits sur le site. Elles sont soit dessinatrices, stylistes, ou entrepreneuses. Toutes leurs marques ont une histoire, un message à faire passer. Par exemple, Carabelli est une marque inclusive, qui propose des pièces fabriquées artisanalement, pour toutes les morphologies.
Chacune d’elle doit signer une charte, s’engageant en toute transparence sur une production responsable. Nous avons vraiment à cœur de valoriser leurs efforts et leurs produits.
Nos clients filtrent selon leur sensibilité pour choisir leurs critères éco-responsables : production locale, les matières (bio, recyclées…), prix, etc…
Bravo pour ce beau projet ! Il faut du courage pour se lancer, pourquoi avoir choisi ce domaine ?
Aujourd’hui, peu de monde se pose la question de consommer différemment car c’est un sujet encore peu mis en avant. Les vêtements eco-responsables sont souvent perçus comme peu jolis ou inabordables.
Notre volonté est de montrer que la mode éthique peut plaire et être accessible pour tout le monde !
Au-delà de la mode éthique, nous voulons mettre en lumière nos créatrices. Nous souhaitons utiliser la mode, pour redonner confiance en soi aux femmes.
Il y a différentes façons d’entreprendre, et il n’est pas forcément nécessaire de dépenser énormément d’argent. Par exemple, pour créer Sélène Provence, nous avons investi 500€ chacune.
A travers des activités, programmes d’accompagnements, témoignages sur notre blog, et partages de créations, nous encourageons donc les femmes à aller au bout des leurs projets, en toute sérénité.

Sarah, en quoi consistent tes missions au quotidien ?
Avec mon associée Cécile, nous sommes hyper complémentaires. Elle s’occupe de toute la partie comptabilité/ administrative, relations avec des créatrices, et gestion des stocks, …
Nous avons une amie, Emma, qui nous aide également lorsque nous avons besoin. Par exemple, elle réalise des fiches produit sur le site, c’est un gros boulot.
Pour ma part, je suis responsable du marketing et de la communication de la marque :
- Définir l’identité visuelle de la marque : création du logo, charte graphique, texte de présentations
- Construire, mettre à jour et rendre visible le site web
- Gestion des réseaux sociaux : établir une stratégie de contenu et développer les posts, interagir avec la communauté
- Mettre en avant nos créatrices : organiser des shooting photos, rédiger des interviews
- Organiser des évènements : pop-up stores, ateliers, cours de danse/ théâtre, …
Quel parcours as-tu suivi avant de lancer ton entreprise en mode éthique ?
J’ai toujours adoré écrire. Dès mes 8 ans, je rédigeais ma première nouvelle ! Puis, plus tard, au lycée, je participais à des concours d’écriture.
J’aurais pu me diriger vers un BAC Littéraire, mais j’ai suivi mes amis en filière scientifique, sans trop me poser de questions.
Je n’avais pas d’idée précise du métier que je souhaitais faire à l’époque, mais ce n’était pas grave, la décision était claire pour moi, je souhaitais intégrer une école de commerce, l’IESEG.
Un jour un professeur m’a dit :
« Des métiers, tu en changeras pleins de fois dans ta vie, donc il faut commencer par choisir une voie. »
Alors, toujours dans l’optique d’écrire et d’exploiter ma créativité, j’ai fait un premier stage en tant qu’assistante concepteur-rédacteur dans une agence de pub. Malheureusement, ce n’était pas du tout ce que j’imaginais, je n’y trouvais pas ma place.
En entrant en Master, spécialité Marketing, je me suis investie en tant que chargé de communication dans la Junior-Entreprise de mon école. J’organisais des conférences, des événements et c’est à ce moment que j’ai découvert mon goût pour l’évènementiel !
J’ai rencontré beaucoup de personnes grâce à cela et grâce à la portée du réseau Linkedin, qui m’a permis de décrocher mon deuxième stage dans une agence de e-reputation.
Au fur et à mesure des expériences, je prenais du recul et listais ce qui me plaisait et déplaisait. La taille de l’entreprise, la hiérarchie, la culture et l’ambiance, les missions, sont pour moi des facteurs importants à prendre en compte avant de rejoindre une entreprise.
Finalement, j’ai terminé mon stage de fin d’étude chez Makerist, une start-up allemande, en charge du marketing digital pour le marché France. Je ne parlais pas allemand, mais les missions m’attiraient ! Je voyais dans cette petite structure, pleins d’opportunités d’avoir des responsabilités et de me développer.
J’y suis restée ensuite en CDI, puis j’ai été promue responsable internationale du marketing, et développement commercial. Je me suis éclatée, on me faisait confiance, j’avais l’impression d’avoir ma start-up dans la start-up.
Début 2020, mon mari et moi avons décidé de revenir en France. On m’a proposé de continuer à bosser depuis la France, mais au fond de moi, j’avais envie de faire autre chose !
Puis Cécile m’a appelé pendant le confinement. Elle voulait monter son entreprise. Elle est engagée dans un mode de consommation responsable et j’aime la couture et le fait main. Faire cette aventure ensemble s’est vite révélé comme une évidence. C’était une période tellement à part, que tout nous semblait accessible.
Quels sont les bons conseils que tu donnerais aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat ?
J’ai décidé de continuer en tant que Freelance chez Makerist, à mi-temps. C’est rassurant d’avoir une certaine stabilité. Mais les semaines sont très chargées, c’est parfois difficile de concilier les deux sans frustration.
Dans le cas de Sélène Provence, nous n’avons pas vocation à générer des millions d’euros et avoir des centaines d’employés. Notre objectif est de faire un projet qui nous plait, qui nous fait grandir. Se rendre compte de cela m’enlève une énorme pression.
Alors à notre échelle, nous voulons aider les femmes à entreprendre, et voici mes conseils personnels :
- Savoir s’entourer : c’est un plus de se lancer à deux. Avec Cécile nous sommes complémentaires, et la répartition des tâches se fait naturellement
- Trouver un lieu extérieur pour savoir couper chez soi
- Réduire sa to do list et se concentrer sur les choses essentielles.
- Trouver des formations gratuites pour construire son business plan, apprendre des expériences des autres ou encore se développer personnellement. Nous avons suivi par exemple le programme de MakeSense.
- Se lancer rapidement, tester, pour apprendre. Nous n’avons pas investi beaucoup au début pour pouvoir modifier plus tard si besoin.
- Toujours être positif, curieux, et demander l’avis de notre entourage et des clients.

Quels sont les plus beaux moments que tu as vécu pour l’instant dans l’aventure Sélène Provence ?
Le premier plus beau moment est probablement le lancement du site le 19 novembre 2020. Mon mari m’avait acheté une carte : Bébé Sélène est née 😉
Puis en février dernier, a eu lieu notre premier pop-up store à Marseille. Nous avions réuni les produits de 14 créatrices. C’était très concret de voir des clients, admirer les créations. Nous avons eu de bons retours et une bonne couverture presse, c’était hyper gratifiant !
Je me rends compte de ce que nous avons accompli en très peu de temps. Cette expérience me prouve pleins de choses sur mes capacités à entreprendre mais surtout à améliorer le quotidien de femmes et la façon de consommer des gens.
Et quelles sont tes prochains projets que tu aimerais mettre en place ?
Créer ma propre collection de vêtements éco-responsables et écrire un livre sur les coulisses de l’entreprenariat !
Pour découvrir le site : https://selene-provence.fr/